Monique

J’ai commencé à m’intéresser à la généalogie par la vie de ma famille qui a traversé les dernières guerres. Je suis remontée jusqu’au 17e siècle. Des deux côtés de ma famille, mes ancêtres, mes deux parents étaient du pays d’Ici. Moi, je suis née dans la capitale.
Mon Ailleurs, c’est une région du pays d’Ici. J’y suis attachée par ma grand-mère maternelle, le souvenir des visites qu’on lui rendait. J’ai commencé à apprendre sa langue et je la comprends un peu. Mais elle me disait : « À toi, il faut que je parle la langue du pays d’Ici ». Mes parents aimaient cette région, mon père, qui pourtant n’y avait pas ses origines, peut-être plus encore que ma mère. Ma fille y tient aussi et dès que possible, on se sauve. Mon Ailleurs, je l’entretiens aussi par sa musique et les nombreux livres sur ma région. Il n’y a pas, là-bas, de maison qui fixe mon attachement, mais un village dans lequel je retourne toujours. Ce lien avec mon Ailleurs est porté par les paysages. Paysages de campagne, maisons typiques en granit et ardoise, la mer. J’aime la nature en général.
Quand je suis arrivée à Villepinte, il y avait encore des champs. Aujourd’hui tout est urbanisé. C’est mon Ici, mais plus largement, la région de la capitale, là où je vis, un peu par la force des choses. Si j’habitais Ailleurs, rien ne me manquerait d’Ici.
J’ai la nostalgie de mon Ailleurs. Il faut que j’y aille au moins une fois par an. Quand ce n’est pas possible, ça me manque.
L’endroit où je veux être enterrée ? Ça n’a aucune importance. Pour moi, l’après ne compte pas. C’est le temps que je vis qui compte.