Promenade dans le quartier du Marais et en bord de Seine en attendant d’aller visiter avec mon ami Sébastien, à la Maison Européenne de la Photographie, la formidable rétrospective consacrée à Zanele Muholi, photographe activiste sud-africaine qui documente, à travers son travail, le vie de la communauté LGBT+ et des individus qui la constituent.
Je commence toujours par quelques photographies dans les rue autour de la gare de l’Est où j’arrive en train. Comme un échauffement, une prise de contact avec la ville que j’aime tant. Je mesure la lumière, je regarde soigneusement les contrasts… « Carburant », la femme qui passait devant semblait tant en manquer, ça m’a fait sourire. Un café ensuite, l’étagère de verres a attiré mon œil, pas simple à prendre finalement. La patrone était très sympathique. Elle parlait en « anciens » euros, et faisait rire ses clients. Elle a été surprise que je photographie ses verres, mais a trouvé ça beau quand je lui ai montré la photographie.
Un barman fumant une cigarette, juste avant d’arriver place de la République. Il regardait son téléphone, comme souvent quand les personnes attendent quelque chose ou passent un peu de temps à ne rien faire. Ce qui m’intéresse dans ce genre de photographie est de faire résonner le sujet avec son environnement qu’on ne distingue pas toujours du premier coup d’œil, ici, une affiche de cinéma sur laquelle il est écrit : « avant l’orage ». Il faut que je pense à la faire un peu ressortir au développement. Un vélo accroché à un arbre, sur la place, la République abandonne même ses vélos !
Ensuite, un homme qui marche devant un curieux panneau : interdiction de fumer ! Il faut dire que hors champ un groupe d’ouvriers travaille dans une tranchée ouverte remplie de tuyau de gaz. Je me suis agenouillé, il est passé devant moi en s’excusant : « Oh ! je vous ai gâché votre photographie ! ». Ne vous inquiétez pas, c’est le contraire, avec votre casquette rigolote et sympathique que j’avais vu de loin.
Une femme passe devant une devise, sur un timbre à l’effigie de Gisèle Halimi : Liberté, Égalité, Féminité. Je ne laisserai pas celle qui suivit, celle d’un homme passant devant un slogan qui ne me plait pas vraiment : la mère du macho veut être la seule femme… rien de moins sûr. Enfin, des photographies sur les quais, un jeu avec un immense lampadaire et des promeneurs qui longent des belles lignes. Et puis celle-ci, qui m’a amusé : « Oh ! Maman ! regarde le monsieur… ». Trop tard jeune homme, j’ai pris la photographie, tu m’as vu, mais je suis déjà parti ! ». D’ailleurs, je suis revenu quelques minutes plus tard, et cette fois-ci, tu ne m’as pas vu ! La photographie de rue est parfois un jeu de cache-cache.
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