Magou

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Voilà : je m’appelle Magou, je suis d’un Ailleurs, je suis née ici. J’ai grandi un peu là-bas aussi. À l’âge de 10 ans, mes parents m’ont amenée en Afrique pour connaître tout de là-bas.

J’ai deux nationalités : Ailleurs et Ici.

Ça ne me pose pas de problème et je n’en ai jamais eu : je suis bien. Les chansons, la musique : mon Ailleurs est présent en moi par ça.

Ici, c’est mon pays. Celui où je suis née. C’est le pays de mon enfance, de l’école. On est là, le mari, les enfants, les parents.

Et puis, ici, il y a le travail aussi. Ma vie est Ici en fait.

Mon Ailleurs c’est Le pays. Un petit pays, à l’intérieur d’un plus grand, comme un village. C’est le pays des vacances. Ça fait longtemps que je n’y suis pas allée. On y parle l’anglais, on y parle le soninké. Je parle très bien le soninké. C’est la langue de la maison. Parfois, le français vient tout seul. Le français, c’est plus pour parler des choses d’Ici, le soninké pour parler du pays.

Là-bas, il y a les grands-mères, les tantes, les cousins et les cousines. Toute la famille. Quand on peut, on aide ceux qui sont là-bas. Pour eux c’est la richesse d’être Ici. Pour moi c’est la chance qui a fait ça.

La religion c’est vraiment important. C’est l’origine. C’est une religion qu’on a, qu’on respecte. Je connais plein de gens qui l’ont perdue. C’est pour ça que j’habitue mes enfants.

Je n’ai pas la nostalgie de mon Ailleurs.