Évariste

L’objet que j’ai apporté représente la faune et la flore de mon Ailleurs qui est un sous-ensemble d’un grand continent longtemps colonisé. Au bas du tableau, une référence à la bible portée dans la langue d’Ici, une des langues de mon Ailleurs, là où je suis né, dans un espace qui n’est ni ville ni village. Aussi, je m’adapte : villageois au village, citadin à la ville. Je vis parmi les gens, comme eux.
Je suis citoyen du pays d’Ici, je suis citoyen de mon pays d’Ailleurs, je me sens bien là-bas, je me sens bien Ici, je suis citoyen du monde. Je m’adapte. Quand je suis Ici, je suis d’Ici : je parle la langue d’Ici, je mange comme Ici, je connais le passé d’Ici, je respecte les lois de l’Ici ; quand je suis là-bas, je suis de là-bas : je parle les langues de là-bas, je mange comme là-bas, je sais le passé de là-bas, je respecte les lois de là-bas. Je m’adapte.
Ici, là-bas, ce sont des cultures différentes. Mais si les cultures sont ce que vivent les humains de façon différente, Dieu est le même, la parole de Dieu est la même pour tous. Je porte ces deux cultures en moi, c’est mon histoire et je porte la parole de Dieu, je suis pasteur.
Mes parents m’ont élevé dans la foi. Je suis parti pour étudier dans un pays de l’Est sur le continent d’Ici mais je voulais absolument être reconnu par les diplômes du pays d’Ici. J’ai étudié la sociologie, les sciences politiques, ma femme m’a rejoint avec nos trois premiers enfants, j’ai travaillé. Et quelque chose me travaillait : l’appel de Dieu. J’ai étudié la bible. Je suis devenu pasteur. Comme pasteur. Je vais souvent en mon Ailleurs pour mon ministère.
La vie est bonne et belle mais elle est courte. Tout le monde passera. Seul, Dieu ne passera pas.