Février 2020, le projet est de photographier le big band du Paris-Vallée de la Marne, dirigé par Fred Borey, merveilleux musicien. En ligne de mire, une exposition pour le Printemps du Jazz qui devait se dérouler en mars. Nous ne savions pas encore, nous n’avions pas deviné le confinement à venir, l’annulation de toute manifestation culturelle, sportive…

Le big band répétait dans une salle banale, à la lumière blafarde. Une première séance avait eu lieu la semaine précédente, je m’étais promené dans la répétition, saisissant des instants musicaux, des hésitations, des regrets, des interrogations, des moments d’attente. Les musiciens, progressivement, m’avait oublié, deux heures magiques.

J’étais revenu pour faire des portraits posés : un flash principal, avec une octobox de 120, un flash en back light pour délimiter la silhouette. Les musiciens venaient les uns après les autres, quittant la répétition qui se passait en même temps. Certains adoptaient une pose classique, intimidés, d’autres faisaient des essais. Ce que je voulais, c’était capter un geste particulier, celui imposé par leur instrument, le trombone qui vide son instrument de l’eau condensée dans la coulisse, les doigts du trompettiste qui actionnent les pistons… Douze photographies, intense moment musical et photographique.

Canon 6DII, Zeiss 100mm ƒ/2 Makro planar.