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Porte des Chenizelles

Les orotones

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Je travaille depuis quelques temps l’orotone, procédé surtout connu par les magnifiques travaux d’Edward S. Curtis au tournant du 19e et du 20e siècle. Cette technique me fascine ; d’où vient la lumière ? qui éclaire qui ? l’or paraît éclairer l’ensemble, comme  dans les mosaïques des églises byzantines, ou les ciels des tableaux de Giotto.

Le procédé est relativement long et demande beaucoup de soin. Il faut d’abord préparer les plaques en les nettoyant soigneusement, en les dégraissant et en appliquant de l’alun de chrome qui favorisera l’adhérence de l’émulsion sur le verre. J’applique ensuite une émulsion au gélatino bromure d’argent Foma sur la plaque chaude en faisant attention aux températures, comme pour la plupart des procédés anciens ; l’émulsion, chauffée au bain marie, ne doit pas dépasser 45°. Elle est ensuite étendu sur la plaque et séchée pendant une nuit dans un caisson étanche à la lumière.

Le négatif est ensuite placé sur la plaque et recouvert d’une autre plaque de verre avec les mêmes dimensions pour que l’ensemble soit bien plat. Une lumière d’agrandisseur permet de sensibiliser l’émulsion qui passe ensuite dans les bains traditionnels de l’argentique : révélateur, bain d’arrêt, fixateur et lavage. Mais les choses se compliquent à cause de l’émulsion fragile qui peut à tout moment se décoller, se rétracter… si le bain est trop chaud (au-delà de 20°, alors elle se décolle sur les bords. Si les bains sont trop froids, elle se contracte et se décolle sur de large surface de la photographie. Je travaille pour ma part entre 16 et 18°, en faisant particulièrement attention à la température de l’eau du robinet qui, l’hiver, peut-être très froide !

Mais l’orotone (ou le silvertone, coppertone… en fonction de la couleur du vernis choisi) nécessite une présentation particulière. Le verre est cassant, lourd, et doit être manipulé avec soin. Pour ma part, j’aime l’idée de procéder à l’intégralité du processus, de la prise de vue, au développement et enfin à la présentation. J’opte, en fonction du sujet, pour une mise sous cadre (je fais moi-même les passe-partout), une présentation en livre qui nécessite de sceller les orotones dans l’ouvrage pour ne pas qu’ils tombent à l’ouverture, ou enfin en polyptyque.

Toutes ces photographies seront en vente en différents formats : 20×24 – 13×18, 8×8 (miniatures photographiques). Les dorures seront faites au vernis doré ou au mica (indian gold)… bientôt…

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